Le terme « galdur » en islandais, est connu de tous. S’il est aujourd’hui synonyme de rites oubliés, de contes fantasques ou d’un monde invisible auquel il ne faut se frotter, il fut à son apogée lors de l’an 1477 que l’on nomma « Blómaskeið Galdralæknir » soit l’époque des sorciers.

La magie ou « galdur » coulait dans les veines de bon nombre de sorciers. Ses origines prennent racine au pied de l’arbre monde Yggdrasil. L’essence même de la magie résidait en chaque être au départ bien que les ambitions de certains, les querelles d’autres et la cupidité des dieux finirent par rompre cet équilibre. Les sorciers, auparavant simples mortels vivant au milieu de la magie, naquirent. La quête du pouvoir commença alors. On se sent toujours démunis face à plus fort que nous d’où ce constant sentiment d’ascension qui nous tenaille. Les sorciers ne sont pas tous dotés des mêmes dons, ceux-ci étant propre à chacun et parfois même unique. L’envie irrépressible de faire sien les pouvoirs adverses afin d’accroître sa force devint le but majeur de l’existence de beaucoup de peuplades. Certains formèrent des camps pour mieux parvenir à leur but, s’entretuant ensuite au sein même de leur groupe pour finir seul vainqueur. D’autres agirent seuls. Cette course folle vers l’armement magique engendra la Blómaskeið Galdralæknir. Autrefois adulés, consultés pour leurs remèdes et dons de voyances, les sorciers étaient désormais détestés car déchirant un peuple islandais qui n’était pas l’investigateur d’une telle querelle. L’Islande, terre de mystère, proche des divinités, ne pouvait devenir que le terrain de jeu de ces mages assoiffés de pouvoir.

Eðvald Baythiel, pris par cette guerre infâme, détenteur d’un grand savoir et pouvoir s’opposait farouchement aux tueries s’opérant sous ses yeux. Cette aveuglante ambition lui fit perdre de vue une ambition tout aussi importante, à savoir rendre la santé à sa jeune sœur Ada. Atteinte d’un mal la rongeant jusqu’à la moelle, cadeau d’un des opposants de son aîné, sa vie se résumait à un calvaire de tous les instants. Celle que l’on surnommerait la Silencieuse décéda de ses maux. L’affaire ouvrit les yeux de Baythiel, ces incessantes batailles devaient cesser. Le dialogue n’était pas envisageable c’est pourquoi il décida, appuyé par quatre autres sorciers renommés : Freyja Dryaden, Sigmar Cendarith, Sólveig Chrysaor et Valdór Jererlya de taire cette insidieuse magie brûlant tout sur son passage. Ils formèrent le conseil des Cinq et se tournèrent vers les Dieux qui, en échange de leur éternité, brisèrent cette promesse de pouvoirs et bridèrent la magie à jamais. Plus aucune créature sur Terre ne fut en capacité d’allumer ne serait-ce que la moindre étincelle. La Blómaskeið Galdralæknir disparut des mémoires et n’est aujourd’hui qu’un conte pour endormir les enfants.

Néanmoins et ce, dans l’ombre des mortels, le Conseil des Cinq décida de sceller leurs savoirs dans une enceinte inaccessible, manoir qu’ils nommèrent Baythiel. Etrangement, même si leur immortalité leur fut arrachée, ils vécurent un bon nombre de siècles. C’est d’ailleurs au cours du XXème siècle que la « galdur » réapparut. Sólveig Chrysaor rencontra, au détour d’une de ses grandes escapades en terres humaines, un enfant des plus normaux si ce n’est qu’il lévitait à trois mètres du sol. D’autres sorciers se manifestèrent, reliés au Conseil des Cinq par ce lien invisible qu’est la magie. Il fut décidé de rendre fonctionnel le Manoir, Baythiel devint alors une école, une Université magique. Les jeunes sorciers restaient auprès de leurs proches jusqu’à leur majorité pour ensuite être conviés à fréquenter Baythiel par l’un des cinq fondateurs. Depuis le début du siècle, des familles de sorciers ont émergé tandis que certains enfants possèdent un don alors qu’ils ne sont pas des descendants de sorciers. Ce sont les racines de l’arbre monde Yggdrasil elles-mêmes qui viennent offrir ce cadeau aux mortels. Ironie du sort, l’affluence de ces nouveaux mages provoqua l’extension de leurs aînés. Le Conseil des Cinq vint à décéder d’une mort douce et ô combien naturelle, privés de leur immortalité. Cependant, ils eurent le temps de former l’élite qui prit la direction de l’Université, continuant le travail des anciens.